jeudi 30 avril 2015

Jeudi 30 avril

Une journée plus longue que prévu car en plus de nombreux retours en arrière ce matin pour cause de balisage inexistant, à l’arrivée à Capbreton j’ai pas mal déambulé dans la ville mais finalement un vrai plaisir de trouver une ambiance maritime.
Le ciel était légèrement voilé ce matin mais rapidement j’ai senti l’impatience du soleil à traverser cette couverture grise.
J’avais pourtant étudié hier soir le plan de Soustons pour l’éviter les déconvenues à l’arrivée mais cela n’a pas été suffisant. En effet, le balisage Jacquaires est partiellement absent et les indications du guide qui me sert de référence ne sont plus en phase avec la réalité du terrain. Moralité, j’ai réussi à sortir de Soustons grâce à l’aide spontanée d’une employée municipale qui, travaillant au nettoyage des bords de route, n’a pas hésité à passer plusieurs appels téléphoniques et à chercher sur mon guide des repères qu’elle connaît.
Une fois sorti de Soustons avec toutes ces difficultés, le chemin s’engage dans une forêt en suivant le tracé d’un chemin de grande randonnée qui malheureusement est lui aussi mal balisé….
Ce n’est qu’en sortant de cette zone que je m’autorise à savourer ce bord de ruisseau


Ou cette maison au style attribué aux Anglais.


Puis c’est l’étang Hardy que le sentier longe


Avant une nouvelle plongée dans un univers boisé mal indiqué qui me vaudra plusieurs retours en arrière.

Enfin je trouve la route qui m’offre une vue d’abord à travers un rideau boisé puis parfaitement dégagée sur l’étang blanc




Il est beaucoup plus tard que je ne l’aurais imaginé lorsque Seignosse bourg l’accueille, à l’ombre du mur de son église pour la pause de mi-journée, dans un cadre de villégiature paisible.


Je reprends la route, de nouveau à travers une zone boisée, très bien repérée cette fois. Je peux me rendre compte des effets de la tempête de 2007 dans cette trouée en plein milieu de la forêt.


L’arrivée à Hossegor me fait dresser sur la tête le peu de cheveux qu’il me reste.
Comment peut-on, pour une commune,  revendiquer sa situation sur la voie du littoral, alors que le balisage associé brille par son absence ????


J’arpente des rues bordées de villas, toute une ambiance de bord de mer, puis c’est une rue commerciale où je me sens un peu décalé avec ma tenue de randonneur et ma barbe de 2 semaines.
Un petit écart pour jeter un coup d’œil au lac d’Hossegor.


Hossegor jouxte Capbreton où je me dépéche de prendre possession de mon hébergement avant de ressortir découvrir ce bord de mer.

Le port de plaisance


Et un voilier qui part vers le large


Coté plage avec les Pyrénées en toile de fond


L’estacade qui sert à protéger le littoral des assauts de la marée


Quelques vagues qui font la joie des premiers touristes.


Le cours de l’Adour avant son débouché vers l’océan


Un petit retour sur le port de plaisance..


Et un bateau égaré



Aux détours des rues, un petit établissement à l’écart du tumulte du littoral m’offrira des mets originaux et agréablement parfumé avant de rentrer écrire ces lignes.

mercredi 29 avril 2015

Mercredi 29 avril

Avant de vous narrer dans le détail cette 13éme journée de marche, j’aurais envie de dire que ces dernières 24 heures sont à oublier…. Vous aurez senti dans mes propos d’hier mon désappointement en découvrant que nous allions dormir à 3 dans la même pièce, ensuite la journée de marche devait être simple mais en arrivant à Soustons je me suis perdu et cela devenait interminable et, cerise sur le gâteau, l’hébergement qui, sur le papier, devait être  à 1 km du centre se trouvait en fait à 5 kms et sans possibilité de restauration !!!!
Là, j’ai craqué et me suis rabattu sur un hôtel en plein centre qui, pour le moment, s’avère très bien…

Pour revenir à la soirée d’hier, nous étions donc 3 dans une chambre de 10 m2, après le repas en commun avec les propriétaires des lieux, avant 21h, mes deux collègues souhaitaient dormir….
Je m’installais pour lire dans une pièce, à côté de laquelle le propriétaire, qui travaille dans le cinéma, faisait des arrangements sonores sur un film donc à intervalle réguliers j’entendais, plus fort que dans une salle de cinéma, des dialogues ou des bruitages…. Difficile dans ces conditions de se concentrer sur son bouquin !!!!
Avant 23h, je rejoignais la chambre ou mes deux compères ronflaient allégrement (je suis pas mal dans le genre aussi !!!!) et ayant le sommeil léger, la nuit fut entrecoupée par les levers de chacun pour satisfaire quelque besoin naturel et pour finir à 6h, heure à laquelle mes voisins voulaient se préparer, alors que, pour ma part, je n’avais besoin de le faire qu’une heure et demie plus tard !!!!
Après cette expérience d’accueil pèlerin ou de gite d’étape, selon les appellations, je me suis dit que ce n’était pas pour moi. Je sais qu’il y en a qui logent de cette façon tout au long du chemin, pour ma part, je tiens trop à mon indépendance et à un minimum d’intimité pour supporter de telles conditions de promiscuité.

Ceci étant posé, l’étape du jour ne devant pas poser problème je démarre tranquillement.
La première pensée du jour en quittant Castets


Au passage, histoire de remuer le fer dans la plaie, je remarque sur mon passage des tas d’hébergements et je me demande comment je me suis retrouvé dans celui-là.

Pour ne pas encore changer, la première partie du parcours c’est… une ligne droite de 15 kms dans les pins. Je ne sais si je m’habitue, mais, aujourd’hui, ils me semblent moins oppressants.
Au milieu de ces arbres, une étrange trouée, c’est un parc de panneaux solaires qui ne me semble pas défigurer le paysage.



Pour le second jour consécutif, je remarque une attitude amicale des usagers de la route à mon égard. Certaines voitures s’arrêtent à ma hauteur et ouvrent la vitre pour me souhaiter bon courage, des camions ralentissent et me font un signe d’encouragement.

Cet arbre qui sort de l’ordinaire des pins attire mon regard.


Au loin, je vois un étrange équipage qui, même s’il va plus vite qu’un piéton ou qu’un vélo, me laisse le temps de sortir mon appareil photo.
Nous échangeons quelques mots à la volée, il retourne chez lui, à Liège, en Belgique, je n’en saurai pas plus. Derrière sa roulotte, il a aussi une moto accrochée, pour les arrêts aux étapes, j’imagine.


Le petit déjeuner n’ayant pas été très copieux, je m’arrête assez tôt, bien décidé à faire une bonne sieste pour compenser la mauvaise nuit.
Les éléments, sous la forme de moustiques qui n’arrêteront pas de me tourner autour, en décideront autrement et je lève le camp plus tôt que prévu pour d’éviter d’être un tas de boursouflures rouges.

Alors que je marche sur le bas-coté de la route,  je trouve un chevreuil mort, surement bousculé par une voiture car, presqu’aussitôt après, j’en vois un autre qui traverse tranquillement sans paraître effrayé par les voitures.



La ligne droite s’achève enfin, je traverse Azur, non loin de Latche (cherchez bien, cela ne vous rappelle rien ?), et j’aborde l’étang de Soustons.


A proximité, le décor change un peu des vastes pinèdes qui étaient le quotidien des jours précédents.

Des cours d’eaux plus larges et plus agités



Une autre vue de l’étang à travers les arbres


Et une mare dormante



Une erreur de ma part me gâche un peu le plaisir de ce changement de décor car, perdu, le chemin me semble interminable et c’est avec beaucoup de bonheur que j’apprécie le confort de cette chambre, me promettant de déguster un bon repas ce soir pour me remettre de toutes ces émotions.

mardi 28 avril 2015

Mardi 28 avril

La journée démarre sous le ciel bleu avec une température un peu fraiche.

Voilà la drôle de machine des pèlerins Belges qui ont logé au même endroit que moi hier soir.


Après avoir acheté le pain qui me manquait pour le repas de ce midi, je commence la route un peu avant 9 h.
J’emprunte un chemin forestier qui bientôt traverse un hameau où il faut prendre garde !!!


Mais je n’ai pas vu la trace des quadrupèdes annoncés…..
Par contre je me demande à quelle espèce appartiennent ces marques dans le sol sablonneux.


Elles disparaitront après le passage de cette flaque, vestige des pluies de la veille.


Je retrouve le bitume mais dans un environnement un peu plus sympathique que les jours précédents.


Au passage d’un hameau, mon œil est accroché par ce nouvel arbre de Mai.


Alors que la mi-journée approche voilà Lespéron, où je vais quitter la voie de Tours.
Ayant vu à la boulangerie d’Odessa des gateaux Basques, l’envie me prend d’en acheter en passant devant celle de Lespéron……il me fut répondu qu’ici ce sont les landes et pas le pays Basque.
Je n’ai pas eu la présence d’esprit de demander pourquoi il y a un fronton de pelote Basque sur la place du village ????



Cette borne me rappelle que je suis sur le chemin,

 heureusement car après l’embranchement vers la voie littorale c’est…à la boussole  dans un noman’sland aride où de nombreuses fois je me demande si je suis encore sur le bon chemin.


Cet arbre malade n’est pas signalé dans mon guide.


Il n’est que 15 h30 lorsque j’arrive à Castets, bourgade articulée autour de la rue principale avec ce monument aux morts original.



La surprise du jour c’est que j’étais persuadé d’avoir réservé une chambre individuelle et qu’en fait nous allons dormir à 3 dans une petite chambre !!!

lundi 27 avril 2015

Lundi 27 avril

Le résumé du jour : matinée catastrophique sous les grosses averses mais le soleil de retour cet après-midi a tout fait oublier.

Lever ce matin à 7h30 pour un petit-déjeuner à 8 h, cela devient une habitude.
Avant le départ, je mets le nez dehors et ce que j’en vois me confirme qu’il faut mettre le sac dans sa housse et enfiler le vêtement de pluie car il tombe un léger crachin mais le ciel est très bas.
Dès les premiers pas, je vois ce beau lavoir restauré



Pour la première fois, un plan des itinéraires de Compostelle dans la région



Affiché devant l’église St Jacques.



Une pensée pour un lecteur de ce blog qui porte une certaine affection à ces merveilleux véhicules !!! Mais aussi un souvenir de jeunesse pour moi qui ai travaillé à sa conception, au tout début des années 80.


Une statue en hommage à l’ingénieur des ponts et chaussées, Brémontier,  qui a fait planter des pins pour fixer les dunes.


Lorsque je sors de Labouheyre, la pluie est encore supportable et me permet d’admirer ces taches de couleur devant cet écran de pins.


Mais aussi ce petit ruisseau bucolique



Et il n’y a pas que des pins dans les landes, voici un chêne bien majestueux


Cette maison serait une ferme typique des Landes


Un homme avec une drôle de machine entasse ces souches d’arbre.


Sans un mot ni un geste, alors que sa machine n’occupait que la moitié du chemin, me laissant suffisamment de place pour passer, il a stoppé son travail pour dégager complétement le passage.
De même quelques centaines de mètres plus loin, alors que je marchais sur une route détrempés, j’ai entendu un véhicule derrière moi qui ralentissait fortement et m’a dépassé au ralenti et en s’écartant au maximum. C’était un camion et j’ai compris l’intérêt pour moi de sa manœuvre lorsque en reprenant de la vitesse j’ai vu le panache d’eau qu’il soulevait dans son sillage.
Ce sont deux petits gestes, insignifiants, peut-être mais qui redonnent confiance en l’humanité.

Étonnante cette flaque d’eau avec son liseré jaune….
Depuis l’approche du Bordelais j’ai remarqué ce phénomène, l’attribuant au début à des traitements de la vigne. En fait c’est du pollen de pin qui envahit tout l’atmosphère.


La pluie se met à redoubler, un vrai cauchemar, mon pantalon est trempé. Voilà une image de désolation, avec ces souches au premier plan.



Lorsque j’arrive à Escource, à l’approche de midi, un abribus va me servir de refuge pour me restaurer.
En attendant d’être certain que d’accalmie est durable, j’observe ces arbres avec leurs drôles de moignons et qui sont reliés entre eux comme des siamois.

Cela fait plusieurs fois depuis ce matin que je remarque cet autocollant, il balise un parcours cycliste depuis la Hollande vers St Jacques.


Alors que le soleil semble prendre le dessus sur la pluie, le bruit d’un élevage d’oie me fait dresser l’oreille


Puis ce sont quelques paisibles bovins qui me rappellent ma Normandie natale.


Je suis intrigué par ces longues buttes recouvertes de plastique noir. En m’approchant, je rencontre des ouvriers agricoles et Espagnols qui travaillent à la récolte des asperges.


Juste avant d’arriver à Onesse, encore une belle maison Landaise



C’est un arbre de Mai qui, traditionnellement, était planté le 1er mai pour honorer quelqu’un.
La tradition est maintenue avec quelques libertés pour la date.




J’arrive à mon hébergement où je mangerai ce soir avec 4 autres pèlerins, 2 marcheurs venant du val de Loire et un couple de cyclistes Belges en tandem.