mercredi 14 septembre 2016

Mercredi 14 septembre

J’ai passé une nuit paisible au point de ne pas avoir entendu la pluie tomber !!
Et pourtant, lorsque j’ouvre les volets, je n’en crois pas mes yeux….. le goudron est détrempé et les gouttes continuent à strier la surface des flaques. Un regard sur l’horizon bouché ne me rassure pas sur le déroulement de la journée.



Vu que la distance à parcourir aujourd’hui n’est pas très grande, j’essaye de faire durer le plaisir du petit-déjeuner mais tout a une fin même les choses les meilleures.
Au moment de partir, la pluie semblant moins intense, j’hésite à m’équiper du poncho que j’ai failli laisser à la maison. Par mimétisme avec les autres marcheurs, bien m’en a pris, j’enfile cet accessoire et je relégue l’appareil photo au fond du sac.
Il n’y aura donc pas beaucoup d’images dans le récit d’aujourd’hui. J’essaierai de suppléer du mieux possible à cette absence avec ma prose.
L’objectif premier est d’atteindre Nasbinals, distante de 3 kms, seule source de ravitaillement possible. Je ne me souviens même plus à quoi ressemblait le chemin !!!!
Je revois l’arrivée dans cette petite bourgade à l’allure un peu médiévale où beaucoup de choses semblent consacrées aux marcheurs.
Ce qui n’empêche pas certains d’être « faire play ». Je pense à l’épicier qui, voyant ma grimace devant son jambon industriel, m’a spontanément dirigé vers le charcutier.
J’ai du m’abriter dans l’église pour défaire mon paquetage et mettre à l’abri mes provisions. Le plus dur fut de réenfiler le poncho par-dessus tout cela. Heureusement, voyant ma détresse,  deux marcheuses ont volé à mon secours en m’aidant à ajuster ce précieux accessoire sur mon sac.
S’ensuivirent deux heures de marche à travers d’immenses pâturages à l’herbe grillée par le soleil des semaines précédentes, ponctuées par le franchissement de barrières qu’il fallait ouvrir puis refermer, naturellement. Au rythme de la pluie s’atténuant ou s’amplifiant, je soulevais ou rabaissais ma capuche.
En fin de matinée, dans un léger creux, apparut soudain Aubrac et ses deux vestiges de l’ancienne « Domerie » qui accueillait les pèlerins.



Il m’a fallu chercher un moment pour trouver un semblant d’abri sous les branches d’un arbre afin que l’eau ne vienne perturber mon pique-nique.
Comme je finissais de manger mon jambon, la jeune Tchéque rencontrée hier a eu la bonne idée de passer par là avec sa chienne qui a profité du gras de ce jambon sans vraiment faire attention à mes doigts !!!!  
Avant de repartir, comme j’étais un peu frigorifié je me suis offert un chocolat chaud accompagné d’une petite douceur dans un établissement à la vue panoramique sur le plateau.


La lumière cherchant à traverser les nuages donnait de l’éclat à cette inhabituelle statue de poilu.


Profitant de l’arrêt momentané de la pluie, j’essaye d’immortaliser la vision sur l’Aubrac


Avec aussi cette surprenante statue au milieu d’un champ.


Le chemin amorçant sa descente, les nuages, bloqués par les sommets au loin, ont bien vite recommencé à déverser leur flot sur les marcheurs.




 Le terrain étant recouvert de pierres lisses et glissantes, j’essayais d’y aller piano pour arriver à bon  devant ce pèlerin d’un autre temps figé depuis des siècles à l’entrée de St Chély d’Aubrac.



Profitant d’une arrivée en début d’après-midi et d’une légère accalmie, mes pas me permirent de découvrir le pont des pèlerins que je franchirai demain



Ou encore cette inscription que je vous décrypte :


« fais ce que tu voudras avoir fait quand tu mourras »….à méditer.


Voilà, la journée va se terminer par les agapes habituelles en espérant que demain sera plus clément. 

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