Huitième jour de marche aujourd’hui, il fait beau mais un
peu frais. J’ai une pensée pour mes élèves du cours de Français qui devait
recommencer ce matin et que j’avais oublié de prévenir de mon absence cette
semaine encore.
Un dernier regard vers le Mont Aigoual dont j’aurai senti la
présence toute la journée d’hier sans vraiment le voir.
La journée s’annonçait relativement courte mais finalement
il y a eu beaucoup de descente sur des sentiers empierrés et j’ai eu du mal à
aller plus vite que les temps de référence donnés par le guide de randonnée.
Pour couronner le tout, arrivé à mon hébergement, vers 16 h 30, je découvre que
je ne serai accueilli qu’à 18h….donc je suis en train d’écrire ce compte-rendu
assis sur un mur à l’ombre des arbres devant l’église.
Donc, allons-y pour la descente, douce pour le moment,
agrémentée par ce charmant cours d’eau
Et cet aménagement pittoresque
Au fil du temps, la vue se dégage….
Je m’impatiente car les kms ne défilent pas assez vite à mon
goût.
Voyant cet espace ombragé qui me tend les bras dans un
hameau, je décide de m’y poser.
Une amie vient m’y rejoindre
Prête à tout pour obtenir quelques miettes de mon
repas : s’asseoir, montrer le bout de sa langue…
J’attendrai d’avoir fini pour lui accorder un petit quelque
chose.
Décidant de m’accorder un petit temps de repos, lorsque je
s’allonge elle croît que je veux jouer…. Alors elle se met sur le dos, me
mordille les poignets, se met à tourner en rond comme une folle. Voyant que je
ne suis pas un bon camarade de jeu, elle abandonnera.
L’écriture de ce texte est interrompue par un appel du propriétaire
de la chambre d’hôte étonné de ne pas me voir arriver !!! Je lui explique
que je suis bête et discipliné quand je vois inscrit sur la porte que l’accueil
ne se fait qu’à partir de 18 heures..je m’y conforme ! Finalement cette
mention sert pour la pleine saison quand les gens arriveraient n’importe quand.
Une fois arrivé sur place, il n’y aurait pas de connexion
wifi pour éviter que ses enfants passent trop de temps à surfer mais comme le
réseau téléphonique de mon opérateur préféré n’est pas top ça s’annonce
compliqué…. Sauf que je sens bien qu’il y a la version officielle et le
quotidien de ces jeunes ados donc, profitant de l’absence du père, ces derniers
m’expliquent qu’ils ont fait en sorte que la box familiale ne soit pas visible
sur le réseau mais qu’il y a bien du wifi et en deux temps trois mouvements ils
font le nécessaire pour que je puisse œuvrer.
Après ces digressions, je vais reprendre mon parcours là où
je l’ai laissé..
Donc après ma sieste, je reprends ma descente vers Aulas,
écrasée sous le soleil de ce début d’après-midi
Malgré la fraicheur du coudoulous.
En regardant en arrière c’est pas mal non plus !
Le chemin surplombe le Vigan, région où j’ai séjourné pour
des vacances il y a tout juste 30 ans.
J’y retrouve intactes les sensations éprouvées à l’époque, cette
odeur qui exhale du sol sous l’effet de la chaleur, mélange unique des essences
de châtaignier et de chêne.
Ce sont d’ailleurs les Cévennes qui m’avaient appris que le
soleil, qu’avant je fuyais, pouvait être agréable et depuis j’en ai profité.
Bref j’aborde Le Vigan dont je ne reconnais pas trop les
abords mais le centre avec son esplanade ombragée me parle.
Comme j’ai le temps, je m’installe boire un verre à une
terrasse. Deux hommes installés à une table voisine engagent la conversation
avec la randonnée comme prétexte et, finalement, nous échangeons longuement sur
bien d’autres sujets..
Avant de partir pour Avéze, une photo souvenir d’une
fontaine
Ça c’est une rue !!!!
Le chemin suit agréablement le cours de l’Arre
Longe une cascade
Pour atteindre la baignade d’Avéze
A l’ombre de son pont
Lors de mes vacances d’il y a 30 ans (à l’occasion je n’ose m’imaginer
comment et où je serai dans 30 ans !!), j’avais séjourné dans ce village
et nous nous adonnions à la baignade à cet endroit. Mon fils aîné, alors âgé de
5 ans, adorait faire du bateau pneumatique ceint d’une bouée puisqu’il ne savait
pas nager. Un jour un ballon lancé par des jeunes arrive près du bateau,
voulant rendre service il essaye de l’attraper. Mais il a perdu l’équilibre et
est tombé la tête la première dans l’eau…. La bouée a alors joué le rôle
inverse de celui attendu et je revois encore l’image. Il avait la tête
maintenue au fond de l’eau et les pieds qui s’agitaient en l’air, j’en ris maintenant
mais sur le coup j’ai plongé rapidement pour redresser la situation.
Pour finir avec la séquence souvenir, à l’époque nous avions
loué une maison chez des retraités au centre du village, Ces personnes sont
décédées récemment, j’ai retrouvé l’étroit chemin d’accès entre deux murs à
partir de l’église, rien n’a changé, le nom figure toujours sur la boîte aux
lettres mais tous les volets sont fermés, cela sent l’abandon.
Voilà pour aujourd’hui, le but du parcours approche, alors à
demain pour un nouveau chapitre.
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