Mercredi 10 septembre

Hier soir, je suis donc allé faire un tour dans la cité médiévale de Surgéres. C'est assez étonnant, dans un parc il y a des tas de monuments anciens

un certain nombre de services municipaux (mairie, médiathèque..) sont abrités dans des batiments avec beaucoup de  cachet

Mais tout cela c'était hier..

Ce matin, par un temps frais et couvert, je prends la route pour ma dernière journée.
Le paysage n'est pas franchement de ceux que je préfère, assez plat,peu d'arbres à l'horizon.

Malgré tout, en milieu de matinée, surgit le site de Puyrolland, une butte de terre qui domine les alentours et dont l'existence est attribuée à Roland, vous savez celui de Roncevaux..

il s'y trouve une église Romane

Après cela, le balisage ne correspond plus au trajet que j'ai sur mon guide, ce qui me perturbe un peu..
car je ne sais jamais bien où je me situe.

au détour d'un village, cet étalage de véhicules, de générations différentes, mais d'états similaires me fait sourire

Quand enfin j'arrive à me situer sur la carte, je me pose sur un terrain arboré en sortie de village. Un affichage municipal annonce d'ailleurs que cet emplacement va etre divisé en lots constructibles!!étonnant pour un petit village et je crins que le caractère bucolique de ce lieu n'en soit affecté.
Je repars pour parcourir la campagne sans repères pour les memes raisons que ce matin..

Enfin, je rejoins le cours de la Boutonne, que je vais longer jusqu'à St Jean d'Angely

La fin du chemin me semble interminable, peut-etre parce que je sais que c'est la fin..

Une fois installé dans mon hébergement, je parcours les rues de la ville qui s'avère etre une jolie bourgade

Voilà, je suis arrivé à St Jean d'Angely, terme de mon voyage ou de mon pélerinage, au choix..
La première chose que j'ai envie de retenir, c'est que j'y suis arrivé car lorsqu'on commence un tel parcours rien n'est joué d'avance..
Est-ce que je peux dire que je suis fier..je ne sais pas si j'irais jusque là, néanmoins c'est quelque part une facon de se prouver que l'on est encore vivant malgrè les années qui s'accumulent au compteur.
Bien sur, il y a eu des moments difficiles, je pense notamment aux 3 étapes de plus de 40 km..

Je crois que ce n'est pas une expérience à renouveler car au delà de l'aspect performance physique, ce sont des journées au cours desquelles j'ai marché "bétement" sans avoir le temps nécessaire pour regarder mon environnement ou parler avec les gens que j'ai croisés.

Hormis cela, j'ai rencontré des gens qui, de facons très  différentes ont fait preuve de générosité et c'est réconciliant avec le genre humain..

J'avais planifié et réservé tous mes hébergements à l'avance cela présente un coté rassurant, bien sur mais cela prive d'une certaine spontanéité qui consisterait à s'arréter au gré de ses envies..à méditer pour une prochaine fois.

Voilà, demain je vais rejoindre la région Parisienne et mes proches pour reprendre mes activités. Je remercie celles et ceux qui m'ont suivi dans ce périple..

Mardi 9 septembre

Ce matin, j'aborde le seizième jour de marche et, ce soir, j'aurai parcouru environ 460 km depuis mon départ du Mont le 25 aout dernier.....

Je ne peux résister à l'envie de vous mettre la photo du marcheur hébété après 2 semaines sur la route et les joues n'ayant jamais vu la couleur du rasoir. Mais ce n'est pas facile de se prendre en photo!!!

Alors la journée a commencé calmement, surement l'approche des Charentes Maritimes, jugez en par vous memes...
Nous etions tombés d'accord avec la dame du gite pour un petit déjeuner à 8h, à l'heure dite, les volets étaient toujours fermés et pas de café ou plutot de thé à l'horizon.
Un peu plus tard, la charcuterie ouvrant à 9h, à cette heure précise j'étais devant et j'ai du attendre un bon quart d'heure pour etre recu par une commercante malaimable!!!!

Mais ceci n'est rien en regard du plaisir à embrasser l'espace qui s'offre à soi lorsqu'on part le matin pour une nouvelle journée..

J'ai retrouvé ce matin mon couple de pélerins d'hier, ils sortaient de la bulangerie....

Schématiquement, la journée s'est déroulée en deux temps:ce matin sous la brume et au bord de l'eau, cet aprés-midi sous le soleil et dans une grande plaine à perte de vue, un peu monotone...

Mes lunetes sont embuées par l'humidité ambiante, mais cela ne m'empéche pas de voir cet ancien moulin....à vent

je profite du climat ambiant pour saisir quelques effets de l'humidité

Après un petit moment, je retrouve mon canal du Mignon

à ce moment là, le chemin tutoie un nouveau département, sans encore y pénétrer

je rejoins mes amis pélerins partis devant pendant que j'attendais l'ouverture de la charcuterie. Comme toujours, nous échangeons quelques mots puis je file à mon rythme,,sachant que nous nous retrouverons plus loin....
encore quelques images du canal

vers 11h, le soleil fait brusquement son apparition et je traverse Mauzé sur le Mignon. Il y a un beau petit coin pour se reposer mais...il est trop tot!!
A la sortie, après un noeud routier, c'est une petite route bien au soleil et qui va m'emmener jusqu'à Surgères sans grand intérét...

Maintenant que je suis installé, je vais aller prendre quelques clichés de la ville que je publierai demain...dernier jour de marche vers la destination finale, St Jean d'Angely.

Lundi 8 septembre

Avant toute chose, je tiens à rassurer tous ceux qui auraient pu être inquiets en voyant qu’il manquait des photos dans l’article de samedi et que l’article de dimanche n’était pas encore publié… il ne m’ai rien arrivé mais pendant 3 jours (c’est encore le cas ce soir) j’ai eu des hébergements sans connexion wi-fi….samedi j’ai essayé de me débrouiller avec le téléphone mais il y avait si peu de réseau que j’ai du arrêter, hier c’était impensable et ce soir je suis allé sur un banc près de la mairie pour compléter l’article de samedi, publier celui de dimanche et m’y retournerai quand j’aurai écrit celui du jour.

Hier donc, j’étais à Nieul sur l’Autise, très jolie ville dont je vous donne un petit aperçu en images

En repartant ce matin je passe sur l’autise

Qui sert encore à faire tourner un moulin restauré qui fait de la farine avec du sarrasin local qu’emploie la crêperie qui est située à moins de 200m…

Après un passage dans une zone de plaine agricole pas très agréable, je traverse quelques hameaux où je vois cet avis

Etonnant même si ce n’est pas un riche cadeau à une époque où rien n’est gratuit.

Ensuite, le chemin est égayé par des patronymes originaux

On peut se demander s’il y en a 50 enterrés sous ce massif de fleurs ???

Il n’est pourtant pas encore l’heure d’aller se coucher..

Pour finir, c’est à Maillezais, avant de rentrer dans un paysage de marais

Avant cela, il y a cette imposante abbaye en ruines

Le long de la route, après cette abbaye l’eau envahit le paysage

Puis c’est un chemin bordé de haies avec un canal de chaque côté et quelques maisons

Un couple en vélo me dépasse puis s’arrête pour prendre des photos, je les redépasse et le scénario se répète… nous finissons par sympathiser. Ils sont marcheurs aussi mais cette fois ils sont en camping car et font une boucle en vélo.

Le canal se dégage avant Maillé

Juste à l’entrée de Maillé cette pancarte me situe sur le chemin de Compostelle

Un passant m’explique que c’est un boulanger à la retraite qui l’a mise devant chez lui car il a fait le chemin en vélo

Dans Maillé, il y a un attroupement devant une épicerie ouverte (miracle un lundi matin !!) :quelques vélos et un couple de marcheurs que je reconnais sans les avoir vus auparavant…

Ils ont logé 2 jours avant moi à la chambre d’hôte où j’ai dormi samedi et la propriétaire m’en avait parlé et m’en avait dressé une description assez réaliste.

Nous échangeons un peu et je pars devant.

Encore quelques images du canal du….. Mignon (cela ne s’invente pas !!)

Je marche encore un moment avant de trouvera une ombre propice, sous un arbre, pour faire la pause déjeuner.

Peu de temps après, le couple rencontré à Maillé, vient partager avec moi ce petit coin de paradis (n’exagérons rien !!)

Le repas dure plus longtemps que d’habitude car entrecoupé de paroles. Lorsqu’ils repartent, le ciel est gris. Je reste malgré tout pour un petit somme..mais moins de 10 minutes plus tard j’entends l’orage qui gronde et je lève le camp.

Rapidement la pluie tombe abondamment et je suis obligé de me protéger ainsi que mon matériel.

Ce n’est qu’à l’approche de St Hilaire la Palud que le vent aura réussi à chasser les nuages..

Dimanche 7 aout 2014

En prévision de la longue étape de ce jour et, en plus, avec une forte chaleur, je mets en route ma machine à avaler les km à moins de 8h15. Il fait encore frais mais le soleil est déjà présent. J’ai adopté une allure rapide que je vais essayer de tenir sans faiblir. C’est quand même l’inconvénient de ces journées à forte distance car cela laisse peu de place pour l’imprévu et la flânerie …

En moins d’une heure, j’ai dépassé St Laurent de la Salle, non sans avoir admiré ce superbe pigeonnier

Qui fait partie du Château du Plessis le Franc.

En pleine campagne, je remarque dans un champ cette voiture, pourtant pas si ancienne, envahie par la végétation

Décidément c’est la journée, encore un autre château

Contrairement à ce que je pensais, le chemin passe par le village du Bourreau. Heureusement que je ne comptais pas sur son épicerie pour me ravitailler car elle est fermée. La matinée avançant, il fait de plus en plus chaud et je transpire sous mon chapeau, pourtant indispensable pour me protéger la tête plus très bien pourvue coté capillaire.

A la sortie, se dresse fièrement ce saint dont j’ignore le prénom

Ensuite c’est la forêt de Mervent aux larges allées agréables. Il s’y tient une épreuve de course à pied, avec plusieurs distances :13, 25, 50 et 75 km…. Oui vous avez bien lu !!!

Ceux qui font cette distance se sont élancés à 5h du matin et les plus rapides finiront à12h30. Avec mes 40 et quelques km, je ne fais pas le poids !!!!

J’approche de la Vendée (la rivière) et, si mes calculs sont bons j’ai parcouru la moitié du trajet, donc ce coin bucolique le long de la rivière est parfait

En repartant, un marcheur qui fait partie de l’association locale des chemins de St Jacques, m’explique que la passerelle sur laquelle je devais franchir la rivière étant en travaux, le parcours fait un détour par l’Ombrie..cela tombe bien comme la journée était trop courte !!!

Je m’adapte à cette nouvelle donne et je vais puiser de l’énergie dans mes réserves (je me suis aperçu que les pantalons qui étaient ajustés au début du parcours commencent à ne plus me tenir sur les hanches….

Sous un fort soleil et sans beaucoup l’ombrage, je traverse successivement, St Michel le Cloucq, La Meileraie et enfin Xanton Chassenon, les km défilent…..

Peu avant cette dernière localité, je m’aperçois que j’ai vidé mes réserves d’eau. Il me faut frapper à plusieurs endroits avant de trouvera quelqu’un d’éveillé, à cette heure de sieste pour refaire un peu le plein..

Les deniers km sont difficiles, une vue sur l’autise me donne un peu de courage

Au loin dans la campagne, j’aperçois le clocher de Nieul sur l’autise ma destination finale

que je vais rejoindre  peu avant 5h..

Samedi 6 septembre

Hier, j’ai été choyé par des hôtes, Pascale et Jean Claude,  qui m’ont servi à manger, préparé le petit déjeuner et donné de quoi manger pour ce midi…

Je les quitte ce matin, en leur souhaitant des jours meilleurs car Pascale a fait un AVC, en février dernier, et reste partiellement paralysée du coté droit et a encore du mal à s’exprimer.

Il y a encore pas mal de brume de chaleur sur les champs environnants

Puybelliard est encore désert, il faut dire que l’absence de commerce y est surement pour beaucoup.

L’église a un style particulier

Et cette tour lui fait face

La campagne est assez plate et j’y vois au loin une ville importante, c’est un marcheur que je croise qui m’explique que c’est Chantonnay que j’aurais du traverser, au prix d’un écart de plusieurs km si je n’avais pas déjà eu mon repas de ce midi…

J’observe l’arrosage du mais dans un champ le long de la route qui est annonciateur de grosses chaleurs pour la journée

Plus loin je travers une rivière qui donne une touche bucolique dans un paysage qui, même s’il se pare de quelques vallons, reste bien plat

Je traverse le seul hameau que je vais croiser de la journée, j’avais prévu s’y faire une petite halte à l’ombre en ce milieu de matinée, vu que l’étape du jour est assez courte. Hormis un banc sur un terrain privé, sur lequel je n’ose poser mes fesses, point d’endroit propice …..

Il y a quand même cette vétuste bicyclette perdue dans la verdure

Je pousse donc un peu plus loin et, vers 11h30, je trouve une entrée de bois privé pour une longue pause.

Après quoi, le chemin serpente dans des bois, longe des fermes d’où une rare vie s’échappe.

Un petit pont construit par des randonneurs, franchit un ruisseau pas très fourni en eau.

A un carrefour, mon œil est attiré par l’étiquette jaune expliquant ce qu’est cet objet :un four utilisé pour faire du charbon de bois pendant la dernière guerre, je suppose que c’était pour les voitures à gazogéne…

Le chemin continue à s’étirer tranquillement, je suis impressionné par la taille de ce bovin à l’allure paisible dans son champ

Au détour d’un virage, j’aperçois quelques maisons, et selon mon plan, je ne dois pas être loin de mon hébergement….ce que me confirme une pancarte.

La personne qui doit me loger est absente mais elle a laissé toutes les indications pour que je m’installe.

Quand elle revient, je suis couché, j’ai fait quelque lessive et nous entamons un bavardage avant que je ne termine ce récit.

L’étape a été courte avant celle de demain qui sera plus consistante, 40 km….